Codine
ISTRATI Panaït
« Sais-tu ce que c’est : faire mal à quelqu’un ? — C’est le faire souffrir, dis-je. — Non. Mon bonhomme ! Tu n’y es pas. Le mal, le seul mal, c’est l’injustice : tu attrapes un oiseau et tu le mets en cage ; ou bien, au lieu de donner de l’avoine à ton cheval, tu lui fous des coups de fouet. Voilà des injustices. Il y en a bien d’autres… »
Adrien Zograffi et sa mère, blanchisseuse, viennent d’emménager dans la Comorofca, un quartier pauvre de Braïla, à l’est de la Roumanie. Adrien est un garçon poli et propre sur lui qui ne s’intègre pas aux garçons qui jouent au foot dans la rue, tous dépenaillés et grossiers. Un jour, il fait la connaissance du « géant du port », le forçat au grand cœur, le fameux Codine, colosse des bas-fonds redouté de tous. Tous deux se lient d’une amitié forte et exclusive, ils deviennent « frères de croix ». Mais la fatalité rattrapera bien vite le grand Codine…
Panaït Istrati (1884-1935), écrivain roumain d’expression française, poète vagabond et révolutionnaire antiautoritaire, était surnommé le « Gorki des Balkans ». Depuis une quinzaine d’années, son œuvre à caractère autobiographique connaît une nouvelle jeunesse.